Mardi 12 octobre 2 12 /10 /Oct 09:32

http://a34.idata.erog.fr/0/37/15/35/maison_close_toulouse_lautrec.jpgSuite à la diffusion de la nouvelle mini série de Canal + "Maison Close", avec le vif succès que l'on sait, un certains nombres de débats ont été organisés dans les médias, notamment radiophoniques. Pour ceux qui ne sont pas abonnés à Canal + ou qui n'ont pas pu voir les premiers épisodes de cette série, vous pouvez vous imprégner de l'ambiance grâce au teaser interactif proposé. Il permet de découvrir l'angle utilisé par le réalisateur. Il a préféré le réalisme à l'angélisme, le nom de l'établissement, "Le Paradis" fleurant bon l'ironie !

Mais revenons aux débats. Systématiquement la question posée était : "Faut-il réouvrir les maisons closes ?". Alors c'est vrai qu'avec le temps, la mémoire  étant sélective, dans l'inconscient collectif, les maison closes étaient des lieux sulfureux, douillet, à l'ambiance sensuellement chaleureuse, fréquentées par ce que l'on appellerait maintenant la jet set.  Malheureusement, le tableau réel, fût-il à la balle époque, n'est pas tout à fait si sympathique. Les filles étaient sous contraintes permanentes, pas vraiment de quoi faire rêver.

C'est pouquoi, pour moi, un débat sur la prostitution doit-être beaucoup plus ouvert que cela, et la question à se poser est : Comment peut-on organiser les choses pour que les prostituées exercent leur activité de manière la moins pénible possible ?". Je ne suis pas utopiste, donc je ne crois pas une seconde à l'arrêt de la prostitution.

A ce jour, en France, il y a deux types de prostitution : la prostitution de rue (ou plutôt de bois & forêts depuis les lois de 2003) et l'escorting par l'intermédiaire d'internet. Dans les deux cas on trouve des professionnelles indépendantes, et des filles purement et simplement embrigadées malgré elles. Attention, je ne suis pas en train de dire que les indépendantes exercent leur activité de gaieté de coeur. Les enquêtes montrent que ce sont généralement de graves difficultés personnelles et financières qui mènent à la prostitution, rarement le goût pour ce boulot.

http://www.imca.fr/petits_ecrans/Maison%20Close.jpgLa première nécessité est à mon sens de briser les réseaux douteux qui contraignent des filles importées (oui le terme est choquant mais malheureusement le reflet de ce qu'elles subissent) bien souvent des pays de l'est, d'Asie et d'Afrique, et de faire en sorte que l'ensemble des femmes exercent en indépendantes. En les ayant contraintes à quitter les villes, on a renforcé la main mises des proxos sur les prostitutées. Ils peuvent beaucoup plus facilement les violenter et les mal traiter. Certains réclament même des prétendus droits sur le territoire qu'elles occupent. Réouvrir les maisons closes reviendrait à officialiser ce mécanisme du proxénétisme, et aurait un effet plus que néphaste. En effet, les filles sous dépendances resteraient sous dépendances, et les indépendantes seraient contraintes de se retrouver elles-aussi sous dépendances.

Alors comment font les autres pays ? En Australie par exemple, il existe des établissements dédiés à ces activités. Ils doivent être situés en dehors de ville, loin des écoles et lieux fréquentés par les enfants,.... Les prostitutées y travaillent aux horaires qu'elles veulent et quand elles veulent. Simplement, elles doivent reverser une somme définie à l'avance au propriétaire de l'établissement à chaque passe en contre-partie de l'entretien des locaux, de la sécurité,....

Je trouve qu'intéresser le propriétaire des lieux au travail proprement dit des filles n'est pas acceptable. La bonne solution est à mon sens tout d'abord d'instaurer un statut de profession libérale aux prostituées, afin de régler tous les problèmes de couverture sociale. D'autoriser l'installation de lieux dédiés à cette activité, avec des normes spécifiques et une déclaration obligatoire en préfecture. Interdire au propriétaire de toucher de l'argent sur l'activité des prostituées. Il aurait simplement le droit de facturer la location d'une chambre ou un studio à la journée, ces tarifs devant être en ligne avec les prix de marché hôtelier du lieux considéré. Ainsi, les prostituées travailleraient dans des conditions de confort accrues par rapport à aujour'hui, dans des conditions de sécurité réelles et débarassées de ces réseaux violents.

Tout le long de cet article j'ai parlé des prostituées au féminin, car elles sont de loin majoritaires, mais je n'en oubli pas pour autant les hommes, les travesties,...

Malheureusement pour arriver à cela il faudrait que les députés s'arment de courage, pas vraiment ce qui les caractérise le plus, et qu'ils arrêtent de jouer les autruches en essayant de se convaincre que la bonne solution est de mettre fin purement et simplement à la prostitution !

Pour conclure, je crois qu'il serait déjà bien de cesser de mépriser les personnes qui exercent cette activité, car il me semble que nombreux sont celles et ceux qui sont "heureux" de pouvoir avoir recours à leurs services....

Je suis très intéressée de connaitre votre avis sur ce sujet complexe, car je suis sure que vous avez vous aussi des idées intéressantes pour faire avancer les choses dans le bon sens !

Prunella.

Par Prunella - Publié dans : Actus - Communauté : Talons aiguilles
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